Histoires de sororité - Caroline Cohen Ring

L'avis d'Azalyaa

Résumé éditeur

On parle souvent des grandes femmes qui ont marqué les époques, on les cite, on se félicite même du fait que l’Histoire ne les ait pas oubliées. Mais dans la plupart des cas, ce sont des femmes qui ont su s’imposer seules dans un monde d’hommes. Qu’en est-il de ce féminisme qui a débuté dans la sororité – de ces femmes agissant pour les femmes – et qui a permis si ce n’est l’émancipation, un accès au savoir et une forme d’égalité ? À travers les siècles, Caroline Cohen Ring revient sur des portraits de femmes qui ont favorisé la sororité.

Caractéristiques

Titre : Histoires de sororité

Autrice : Caroline Cohen Ring

Éditeur : Glénat

La note d'Azalyaa

Date de parution : 19/02/2025

Nombre de pages : 160

Public visé : À partir de 13 ans/4ème

EAN : 9782344065532

L'intrigue

Au premier abord, on croit feuilleter un documentaire illustré : une succession de faits, de dates, de portraits de femmes glanés dans les marges de l’Histoire. La lecture semble instructive, presque scolaire. Et puis, subtilement, la mécanique change. Ce n’est pas un livre de savoir pur, mais un livre de liens. D’un chapitre à l’autre, une voix intime s’installe, familière, nous guidant entre les siècles. On comprend alors que le but n’est pas seulement de raconter : c’est de retrouver, de relier, et parfois de réparer ce que l’Histoire a laissé dans l’ombre.

Les personnages principaux

Pas de héros unique, mais une constellation : Sappho, la Dame du Cavillon, Boadicée, les Amazones… Figures illustres ou méconnues, toutes dessinées avec le même soin et le même respect. Au centre de cette ronde, l’autrice elle-même, qui prend la parole, raconte ses doutes, ses élans, et tisse un fil rouge entre ces destins. Sa présence donne au récit la chaleur d’une rencontre plus que celle d’un simple exposé.

Entre les lignes

Ce livre est un acte de transmission, presque un geste politique. Il refuse la vision d’une Histoire figée dans ses récits dominants et rend visibles les existences que le patriarcat a reléguées dans les marges. On y découvre que le féminisme n’a pas toujours été bruyant ou revendicatif : il a parfois circulé en silence, par les soins, les mains tendues, les regards de connivence. La sororité y est présentée comme une force souterraine, intemporelle, capable de résister à l’effacement et de traverser les siècles. Ce n’est pas seulement un hommage aux femmes du passé, mais aussi un dialogue avec le présent : un appel à réécrire ensemble, à rééquilibrer la mémoire collective, et à se demander quels récits, aujourd’hui, nous voulons transmettre.

Le style

Le dessin est doux, pastel, presque apaisant, mais jamais mièvre. Les visages, expressifs, portent autant d’histoire que les mots. Les décors sont épurés, laissant respirer la page. Les allers-retours entre passé et présent, entre faits précis et réflexions personnelles, donnent un rythme fluide, souple, qui mêle savoir et émotion. Chaque chapitre se lit comme une page d’un carnet intime que l’on feuillette lentement.

Conclusion

À la croisée du carnet intime et du documentaire sensible, ce livre met en lumière des femmes oubliées et réinvente la manière de les raconter. Ni pure fiction ni simple reportage, il tisse un fil entre passé et présent, et laisse au lecteur la sensation précieuse d’avoir retrouvé des voix que l’Histoire avait presque effacées.

• Vous aimez les récits documentés qui dégagent une vraie sensibilité.

• Vous vous intéressez à l’Histoire des femmes, y compris hors des figures emblématiques.

• Vous croyez que la solidarité féminine est une force encore trop peu racontée.

• Vous cherchez une intrigue linéaire ou un roman graphique à forte tension narrative.

• Vous n’aimez pas les ouvrages qui mêlent essai personnel et approche historique.

La note de Musas